Communiqué du MNLE sur le rail en PACA
Communiqué de presse : Non à la disparition du service public ferroviaire en PACA
Le Conseil Régional Provence Alpes Côte d’Azur, en plein confinement, veut faire disparaître le Service Public Ferroviaire.
Le Président du Conseil Régional, qui est en même temps Président des régions de France, vient de lancer un Appel d’Offres pour l’ouverture à la concurrence des TER de sa région, à travers 2 contrats : la banlieue de Nice et l’axe Marseille-Toulon-Nice.
Selon lui, avec cette mise en concurrence les trains seront forcément à l’heure avec une nette amélioration de la qualité du service et des prix nettement moins élevés qu’avec la Sncf.
En application des directives européennes, la majorité du Conseil Régional Provence Alpes Côte d’Azur a donc souhaité, en plein confinement, devancer les dates d’ouverture de la mise en concurrence des transports voyageurs, demandée par l’Union Européenne et acceptée par l’Etat alors qu’il n’était pas obligé de le faire.
D’autres Régions, après avoir pris le temps de regarder ce qui se passe dans les pays où cela a déjà été mis en place, refusent d’appliquer ces directives.
En effet au Royaume-Uni, après avoir été obligé de renationaliser le Service des Infrastructures après les différents accidents entrainant des dizaines de morts, la qualité des services réalisés par les 26 sociétés privées s’est fortement détériorée, les prix des billets pour les usagers se sont envolés à tel point que les différentes lignes privatisées sont petit à petit renationalisées. En Allemagne le succès est tel qu’il est même envisagé « un retour à un fonctionnement plus centralisé ».
En France les difficultés concernant le fret ferroviaire qui depuis sa mise en concurrence en 2008, n’a cessé de baisser à tel point que de nombreux dirigeants sont inquiets quant à l’acheminement possible des produits nécessaires pour lutter contre le coronavirus.
De plus sur la Région Provence Alpes Côte d’Azur la pollution par les gaz à effets de serre émis par les voitures et les camions, préoccupe l’Europe qui a mis la Région en demeure d’intervenir rapidement avec menaces de sanctions.
« Alors pourquoi, Monsieur le Président, avez-vous lancé cet appel d’offres maintenant, si ce n’est que vous espérez que les cheminots dans cette période de pandémie n’osent vous répondre vivement.
Ce n’est un secret pour personne que vous ne voulez pas d’un Service Public Ferroviaire géré par la Sncf et les Cheminots, à tel point que vous l’empêchez même de pouvoir répondre à l’appel d’offres en demandant que l’attributaire du contrat crée une Société dédiée à la gestion du service.
En plus pour attirer vos amis du privé vous leur promettez de construire au frais de la Région deux ateliers de maintenance, ce que vous auriez pu faire depuis votre prise de fonction, en plus des 200 000 € que vous allez remettre à chacune des Sociétés qui répondront à l’appel d’Offres afin de les dédommager !!!!! Il est ainsi facile de remettre de l’argent public au privé. !!!!
Dans la situation actuelle du pays, votre Vice-Président vient même de déclarer dans un courrier envoyé aux organisations syndicales qu’il ne serait pas judicieux, en ce moment, d’engager une polémique sur ces problèmes d’ouverture à la concurrence, les français devraient donc voir disparaître leur service public, véritable barrière au dérèglement climatique, sans pouvoir dire quelque chose.
Nous espérons que ce service public ferroviaire fera partie des biens et services à placer en dehors du marché selon le Président de la République et qu’il vous sera ainsi impossible de mettre en place cette démolition d’un service public qui a su depuis de très nombreuses années être très efficace pour le pays et ses habitants »
En cette période de crise sanitaire, tout le secteur public se retrouve en première ligne, il est important de changer de cap et de lui redonner de vrais moyens, préparons ensemble le jour d’après.
Le Président du MNLE PACA Le Président du MNLE
Réseau Homme et Nature